26

 

Le récit de Klaus Muller continue ainsi :

Je n’eus pas le temps de suivre les informations à la vid, ce matin-là, mais mon équipage m’apprit qu’on parlait presque exclusivement de ce vaisseau extraterrestre que mes enfants avaient été si impatients de voir. Il poursuivait son approche, dans les délais prévus. Il croiserait l’orbite de la Terre à une distance définie avec concision comme « très proche », pour l’équinoxe de printemps.

Mais j’avais des préoccupations plus pressantes que la fin du monde.

Moins de vingt-quatre heures après avoir suivi l’exposé de Joe Watkins sur les calmars géants, je m’installai dans le Homard géant de notre société et m’enfonçai lentement dans des flots de plus en plus frais et obscurs, en direction de la grille endommagée. Garder cette opération secrète eût été impossible. Joe était à bord d’une vedette et y assistait en simple spectateur (en compagnie de Sergeï qui le surveillait et essayait désespérément de distraire son attention en lui débitant vainement Dieu sait quel monologue censé être comique). Mes propres essais – lorsque j’avais tenté de le persuader d’aller goûter à d’hypothétiques plaisirs locaux – n’avaient eux non plus rien donné.

C’était le problème des Russes, pas le mien. J’avais conseillé à Shapiro de mettre Joe dans la confidence, mais Karpukhin avait opposé son veto. Je devinais sans peine ses pensées – pourquoi un journaliste nord-américain avait-il débarqué juste à cet instant ? – et je savais qu’il rejetait la plus logique des réponses : Trincomalee aurait fait quoi qu’il en soit la une de tous les journaux.

Travailler au fond des mers n’a rien de passionnant ou d’aventureux, si l’opération est menée comme il convient. Il faudrait pour cela que l’imprévu soit au rendez-vous, autrement dit que quelqu’un fasse preuve d’incompétence. Comme l’a parfaitement exprimé un des premiers explorateurs de l’Antarctique : « La tragédie n’est pas notre spécialité. » Un individu imprévoyant ne fait pas de vieux os s’il exerce ma profession. Pas plus que les amateurs de sensations fortes. J’exécutais mon travail avec autant d’exaltation qu’un plombier confronté à un robinet qui fuit.

Les grilles avaient été conçues pour faciliter leur entretien, car nous savions qu’il faudrait tôt ou tard en remplacer des éléments. Par chance, les filetages n’avaient pas été endommagés et les écrous n’opposèrent aucune résistance à la visseuse électrique. Après avoir libéré la pièce en mauvais état, je la dégageai sans difficulté avec les pinces du Homard.

La précipitation est déconseillée lors d’une intervention sous-marine. Celui qui veut faire du zèle risque de commettre des erreurs. (Par ailleurs, si tout se passe bien et qu’un travail devant durer une semaine est expédié en un seul jour, le client se dit qu’il n’en a pas pour son argent.) Pour les raisons précitées, et tout en ayant la certitude que j’aurais pu procéder au remplacement de la grille dans l’après-midi, je remontai vers la surface et décidai d’en rester là.

L’élément thermoélectrique fut envoyé au labo pour être autopsié et je consacrai la fin de cette journée à fuir Joe Watkins et sa curiosité insatiable. Trincomalee est une petite agglomération mais je restai hors de son chemin en allant m’enfermer dans le cinéma local, ce qui me permit de suivre pendant plusieurs heures une interminable saga tamoule décrivant l’existence de trois générations successives confrontées à des problèmes de couple, des quiproquos, l’ivrognerie, l’abandon, la mort et la folie. Précisons que tout cela était en Sensovision totale : couleurs saturées, odeurs trop fortes et son Surround digne d’un tremblement de terre.

Je réussis ainsi non seulement à éviter Joe mais également à ne rien apprendre sur ce qui se passait dans les cieux au-dessus de nos têtes.

 

Le lendemain matin, et malgré une légère migraine, je retournai sur les lieux peu après l’aube. (Tout comme Joe et Sergeï, qui s’étaient installés pour une paisible journée de pêche…) Je les saluai gaiement de la main tout en grimpant dans le Homard, que la grue abaissa vers les flots.

Sur l’autre bord, celui que le journaliste américain ne pouvait voir, la grille de remplacement en fit autant. Quelques brasses plus bas je la décrochai de l’élingue puis l’emportai vers les profondeurs de la Fosse de Trincomalee. En milieu d’après-midi je l’avais mise en place, sans problème. Avant de remonter vers la surface je m’assurai que les boulons étaient bloqués et testai les soudures des conducteurs. Sur la plage, les techniciens avaient terminé leurs séries de tests.

Un succès rapide et facile. Lorsque je mis le pied sur le pont, l’installation était de nouveau sous tension et tout semblait normal. Même Karpukhin avait le sourire… sauf lorsqu’il se posait les questions auxquelles nul n’avait pu trouver de réponses.

En l’absence d’une possibilité plus convaincante, j’en restais à l’hypothèse de la chute d’un rocher. Et j’espérais que les Russes en feraient autant, ce qui mettrait un terme à la comédie que nous jouions à Joe.

Je compris qu’un tel espoir était vain quand je vis Shapiro et Karpukhin venir vers moi, la mine déconfite.

— Klaus, il faut que vous redescendiez, me dit Lev.

— Eh bien, c’est vous qui payez, répliquai-je. Que voulez-vous que je fasse, cette fois ?

— Nous avons examiné l’élément endommagé. Un morceau a disparu. Dimitri pense que… quelqu’un… l’a brisé et emporté.

— Si c’est le cas, celui qui a fait ça est sacrément maladroit. Je peux vous garantir que ce n’est pas un de mes employés.

Karpukhin ne riait jamais et je ne fus donc pas surpris par son silence. Mais Lev resta lui aussi de marbre et, après m’être accordé un temps de réflexion, je pris conscience que ma repartie n’avait rien d’amusant. Je commençais à penser que Mr Karpukhin n’était peut-être pas très loin de la vérité.

La journée tirait à sa fin et j’assistai à un magnifique coucher de soleil tropical avant d’entamer une dernière plongée dans la Fosse de Trincomalee. Au-dessous de cinq cents mètres, les ténèbres règnent, de nuit comme de jour. Je descendis bien plus bas sans brancher les projecteurs, car j’adore voir clignoter et scintiller les créatures luminescentes des grands fonds, lorsqu’elles n’explosent pas comme des fusées au ras du hublot. Dans ces eaux ouvertes il n’existait aucun danger de collision et j’avais laissé au sonar panoramique le soin de surveiller les alentours. Je savais cet appareil bien plus fiable que mes yeux.

J’avais remis les projecteurs et atteint huit cents mètres quand je remarquai une anomalie. Le fond apparaissait sur le sondeur vertical mais se rapprochait trop lentement. Ma descente était moins rapide que prévu. J’aurais pu y remédier aisément en ouvrant un ballast, mais je m’en abstins. Dans les abysses, tout ce qui sort de l’ordinaire réclame une explication. Attendre d’en trouver une m’avait permis d’échapper à la mort à trois occasions.

Le thermomètre me la fournit. La température extérieure était de cinq degrés supérieure à la normale et j’ai honte d’avouer que je n’en compris pas immédiatement la raison. Je préciserai à ma décharge que je n’avais encore jamais effectué une descente jusqu’à la grille quand la centrale était en activité.

Deux cents mètres en contrebas tout fonctionnait à plein régime : des mégawatts de chaleur dus à l’écart de température entre la Fosse de Trincomalee et la mare solaire située sur la terre ferme. Dissiper les calories excédentaires eût été impossible mais de l’électricité résultait de cette tentative… de même qu’un geyser d’eau chaude qui me repoussait vers la surface.

J’atteignis finalement la grille. Maintenir le Homard en position stationnaire se révélait difficile et je suais à grosses gouttes. Avoir trop chaud au fond de la mer était pour moi une nouveauté. De même que la vision des courants ascendants qui faisaient danser et frissonner les faisceaux de mes projecteurs sur la face rocheuse que j’explorais, comme si j’avais sous les yeux un mirage.

Essayez de m’imaginer tandis que je reste tous feux allumés dans les ténèbres qui règnent à mille mètres de profondeur, descendant lentement vers le bas de la pente… en cet endroit très abrupt. L’élément absent – s’il était toujours dans les parages – n’avait pu tomber très loin avant de s’immobiliser. Je le trouverais en moins de dix minutes, ou jamais.

Une heure de recherches me permit de découvrir des ampoules électriques brisées (un grand nombre, le fond de toutes les mers du globe en est couvert), une bouteille de bière vide (le commentaire précédent s’y applique également), et une botte toute neuve. Ce fut la dernière trouvaille que je fis…

… avant de remarquer que j’avais de la compagnie.

Je n’arrête jamais le sonar. Même immobilisé et occupé à d’autres activités, je jette régulièrement un coup d’œil à son écran (au minimum une fois par minute) afin de contrôler la situation. Et un gros objet – au moins aussi volumineux que le Homard – approchait du nord. Quand je l’aperçus, il était à environ deux cents mètres et progressait lentement. Je coupai les projecteurs et les propulseurs, que j’avais utilisés à puissance réduite pour me stabiliser au sein des turbulences, et je laissai mon appareil partir à la dérive.

Bien que tenté de joindre Lev Shapiro pour lui apprendre que j’avais de la compagnie, je préférai attendre d’avoir obtenu d’autres informations avant de l’appeler. Il n’y a sur Terre que trois entités administratives qui disposent de bathyscaphes pouvant opérer à de telles profondeurs, et j’entretenais avec elles d’excellents rapports. En fait, je connaissais la plupart des membres de leurs équipes. Il n’est jamais bon d’agir avec précipitation et je craignais d’être impliqué dans des différends d’ordre politique.

Je ne souhaitais donc pas signaler ma présence. Pour travailler dans les abysses il est indispensable d’utiliser ses projecteurs, et je verrais donc l’intrus approcher avant qu’il ne m’eût repéré. En conséquence, et bien qu’aveugle sans sonar, je décidai de couper cet appareil et de me fier uniquement à mon sens de la vue. Peut-être était-ce mon imagination mais j’entendais un son étrangement musical résonner sur la coque de mon bathyscaphe. Je m’assurai que le sonar était bien en mode passif.

Le son s’amplifiait. J’attendais, dans le minuscule habitacle chaud et silencieux. Je scrutais les ténèbres, tendu et sur le qui-vive, mais pas inquiet outre mesure.

Je discernai tout d’abord un léger halo, à une distance indéfinissable. Il grossit et acquit de la brillance, mais sa forme n’était pas identifiable par mon esprit. La luminosité diffuse se concentra en une myriade de points et j’eus alors l’impression de voir approcher une constellation. C’est ainsi qu’on doit voir les nuages d’étoiles de la galaxie, sur les mondes proches de la Voie lactée.

Cette comparaison me fit penser au grand vaisseau extraterrestre miroitant qui approchait de notre planète, mais rien ne venait étayer une telle association d’idées.

Il est faux de dire que l’homme a peur de l’inconnu. On ne peut redouter que ce qu’on connaît, des expériences qu’on a déjà vécues. J’ignorais la nature de ce que je voyais et j’étais convaincu qu’aucune créature marine ne pourrait m’atteindre derrière un blindage de bon acier helvétique épais de dix centimètres.

La chose était presque sur moi, miroitante de lumières, quand elle se scinda en deux éléments distincts. Progressivement, ils acquirent de la netteté – non pour mes yeux car je n’avais eu aucune difficulté à les voir, mais pour ma compréhension – et je sus que beauté et terreur montaient vers moi des abysses.

Ce fut la terreur qui se manifesta la première, lorsque je constatai que j’étais en présence de calmars. Je n’avais pas oublié les récits de Joe. Puis j’éprouvai un profond soulagement en prenant conscience que ces êtres ne devaient pas mesurer plus de sept mètres de long… à peine plus que mon Homard, et avec seulement une infime fraction de sa masse ! Ils ne pourraient me nuire.

En outre, dans un domaine très différent, leur beauté indescriptible les dépouillait de tout aspect menaçant.

Cela peut paraître ridicule, mais c’est la stricte vérité. Lors de mes nombreux voyages j’avais eu l’occasion de voir la plupart des habitants du monde sous-marin, mais rien d’aussi extraordinaire que les apparitions luminescentes qui flottaient à présent devant moi. Les points lumineux colorés qui clignotaient et dansaient sur leurs corps étaient pareils à des joyaux. Des groupes brillaient dans des tons de bleu tels des arcs de vapeur de mercure papillotants avant de virer presque instantanément au rouge des tubes au néon. Leurs tentacules me faisaient penser à des colliers de perles phosphorescentes… ou aux lampes qui bordent les autoroutes, telles qu’on peut les voir depuis les airs, en pleine nuit. À peine visibles au cœur de ce halo, il y avait leurs yeux jaunes démesurés entourés d’un diadème de pierres précieuses ignées, et je les trouvais incroyablement humains et intelligents malgré leur pupille fendue comme celle des yeux des félins.

Je suis désolé mais c’est tout ce que je peux décrire avec des mots. Seul un vidéogramme haute définition permettrait de rendre justice à la beauté de ces kaléidoscopes vivants. Je ne sais même pas pendant combien de temps je restai à les contempler, à tel point fasciné que j’avais oublié le but de ma mission. Oh ! j’ai failli omettre de parler de la musique ! Les harmoniques complexes qui emplissaient le Homard ne rappelaient aucunement les cris des poissons ou les sifflements et les gémissements mélancoliques des grandes baleines.

J’eus tôt fait de constater que ces tentacules souples et délicats n’auraient pu rompre la grille, mais la présence de ces créatures en ce lieu était pour le moins étrange. Karpukhin l’eût sans doute qualifiée de hautement zuzpekte.

J’allais appeler la surface quand je pris conscience d’une chose incroyable. Il m’avait fallu beaucoup de temps pour comprendre que les calmars conversaient entre eux.

Les apparitions de motifs lumineux évanescents sur le manteau de ces êtres n’étaient pas dues au hasard. J’étais brusquement certain qu’elles avaient une signification aussi précise que celle des messages qui défilent sur les panneaux lumineux de Nouveau Broadway ou de Vieux Piccadilly. À quelques secondes d’intervalle apparaissait une image qui semblait posséder un sens, mais qui s’effaçait avant de m’avoir laissé le temps de le trouver.

Je savais que même les pieuvres communes exprimaient leurs émotions par des modifications de teinte très rapides. Ce que je voyais entrait dans une autre catégorie, j’assistais à un véritable dialogue. J’avais devant moi deux enseignes électriques vivantes qui s’adressaient des messages.

Mes doutes s’envolèrent. Sans être un scientifique, je partageais l’exaltation qui dut être celle de Leibniz, Einstein ou Agassiz à l’instant d’une révélation. Car je vis alors une représentation de mon Homard, fugace mais ne laissant place à aucune erreur d’interprétation. Cela me rendrait célèbre…

Les images que je pensais voir (non, ce n’était pas le fruit de mon imagination) défiler sur le corps ondulant des calmars changeaient de nature. Je crus revoir mon appareil, à une échelle plus réduite. Juste à côté, bien plus petits encore, il y avait deux étranges motifs, des groupes de points lumineux d’où saillaient dix rayons.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, les Suisses sont doués pour les langues, mais je suis fier de préciser qu’il fallait mettre à rude contribution ses méninges pour déduire qu’il s’agissait d’une représentation symbolique des calmars eux-mêmes. J’avais devant moi une illustration schématisée de notre situation.

Des questions troublantes me vinrent à l’esprit : pourquoi se représentaient-ils à une échelle aussi réduite ? Étais-je vraiment en présence de calmars ? Le spectacle en son et lumière avait distrait mon attention de caractéristiques anatomiques qui me faisaient à présent douter de leur appartenance à cette famille biologique…

Je n’eus pas le temps de tirer au clair cette énigme qu’un troisième symbole apparut sur les écrans vivants, et celui-ci était énorme. Mes deux visiteurs évoquaient des nains, par comparaison. Le message brilla dans les ténèbres éternelles pendant quelques secondes, puis une des deux créatures s’éloigna à une vitesse inconcevable.

Je restai seul avec son compagnon.

La signification d’un tel acte n’était que trop évidente.

— Mon Dieu ! murmurai-je. Ils ne se sont pas sentis de taille à affronter le Homard et ont décidé d’appeler leur grand frère à la rescousse !

Je disposais de preuves des capacités du grand frère en question plus convaincantes que les anecdotes réunies par Joe Watkins, malgré ses recherches et sa collection de coupures de journaux. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que je décidai de ne pas m’attarder dans les parages.

Avant de partir, je voulus tenter malgré tout de m’exprimer à mon tour.

Après être resté aussi longtemps dans les ténèbres j’avais oublié que mes projecteurs étaient aussi puissants. Ils m’éblouirent… et durent blesser les yeux de la malheureuse créature restée en face de moi. Paralysée par l’éclat insoutenable, sa propre luminescence totalement effacée, elle perdit sa beauté et se métamorphosa en un sac de gelée grisâtre avec deux gros boutons en guise d’yeux. Elle demeura un moment figée sur place, sous le choc, puis elle s’enfuit sur les traces de sa compagne.

Je remontai dans les flots noirs comme un ballon de baudruche parti à la dérive dans le ciel, vers la surface d’un monde qu’il me serait à l’avenir impossible de voir sous le même jour qu’auparavant.

 

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